Sous la direction de Corinne Siino et Sid Ahmed Soussi.
Extrait de la présentation du numéro :
“Ce numéro thématique est consacré à la notion de « zone grise du travail » conçue comme un outil d’analyse et de comparaison des transformations des relations d’emploi et des mondes professionnels. Cette notion renvoie à la multiplicité et à l’hétérogénéité des relations d’emploi où les rapports employés/employeurs devenus complexes, parfois illisibles, ont changé de nature dans de nombreux espaces du travail en ce sens qu’ils se sont émancipés des formes traditionnelles de régulation institutionnelle. Il ne s’agit pas seulement ici de caractériser le postfordisme ou les nouvelles figures du rapport institutionnel Travail/État/Capital qu’il a façonnés dans le capitalisme postindustriel. Au-delà des modes de régulation produits par ces figures, force est de prendre acte que, dans un contexte de globalisation des économies et de financiarisation des systèmes productifs nationaux, la quasi-totalité des autres composantes de la relation d’emploi, comme les systèmes et les pratiques de rémunération, les identités et les statuts professionnels, les droits sociaux, sont engagées dans une dynamique de mutation dont les logiques posent de véritables défis aux modèles théoriques dominants des sociologies contemporaines (Soussi 2015). En incidence apparaissent des limites aux capacités explicatives de ces modèles confrontés à des configurations locales, voire nationales (Sassen et Israël 2009), de la pensée du travail sous les formes de plus en plus éclatées, développés ces dernières années sous l’influence de certaines écoles dominantes, notamment dans les pays du Nord (Beck 2005 ; Sennett 2007). D’autres démarches ont également émergé dans le « Sud global » (Audet 2011), pour saisir le travail et ses mutations et repenser ces modèles, notamment sur la base des réalités locales produites par les dynamiques globales des mutations du travail. C’est donc pour tenir compte de ce double contexte, les mutations, en cours, du travail et de la pensée du travail, que s’est progressivement concrétisée l’idée d’une réflexion critique permettant de rendre compte de cette double évolution actuellement à l’œuvre dans les mondes du travail.”
Pour accéder au numéro : https://interventionseconomiques.revues.org/3204